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Quand la plongée sous-marine vient au secours de la santé mentale

Publié il y a 2 ans

Quand la plongée sous-marine vient au secours de la santé mentale

Stress, burn-out : quand la plongée sous-marine vient au secours de la santé mentale

Des chercheurs marseillais étudient les bienfaits de la plongée contre le stress. Ils ont enregistré de bons résultats auprès de rescapés des attentats du Bataclan ou de soldats français de retour de théâtre d’opération. Cette année, ils testeront leur découverte sur des soignants. 

La pratique de la plongée peut être considérée comme « un médicament ». LP/Philippe de Poulpiquet 

Par Emilie Torgemen, publié le 8 juin 2021 à 09h29 dans le Parisien

Descendre sous l’eau permet de réduire le stress. Selon une étude menée par l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), la plongée sous-marine dissout l’angoisse et améliore la capacité à gérer l’imprévu. « Nous avons lancé la recherche en 2015 avec un collègue qui avait été victime d’un burn-out. Exactement comme pour un médicament, nous avons comparé les effets sur un groupe qui a pratiqué la plongée par rapport aux effets sur un groupe placebo, dont les membres faisaient de l’escalade ou du kayak dans les calanques, pour évacuer l’effet vacances », précise Mathieu Coulange, chef de service médecine hyperbare, subaquatique et maritime au CHU Sainte-Marguerite, à l’origine de ce programme.

L’expérience a fait l’objet d’une publication scientifique, puis tout s’est accéléré. En 2017, le chercheur s’est envolé vers la Guadeloupe avec une quarantaine de rescapés des attentats du Bataclan. L’année suivante à Malte, il testait l’efficacité de l’immersion sur des « blessés psychiques de l’armée de terre », des soldats de retour de théâtres d’opération et souffrant de syndrome post-traumatique. Les sons, la lumière, la pesanteur. Sous l’eau, l’expérience est radicalement différente et permet d’échapper à la tension terrestre mais ce n’est pas tout : détendeur en bouche, on inspire et expire automatiquement de manière plus lente et plus ample. « Ces techniques de contrôles respiratoires permettent de pousser l’air vers la carotide qui réactive le système neurovégétatif », décrit le chercheur. Schématiquement, il restaure la fonction du système neurologique bloqué par le stress.

Des tests sur les soignants

Des moniteurs de plongée se sont déjà formés à ce type de protocole pour accompagner des victimes du stress à Marseille, en Guadeloupe ou en piscine. Mais côté recherche, le Pr Coulange veut aller plus loin, et tester les bénéfices de l’immersion sur des soignants en situation d’épuisement professionnel. « Le programme était prévu avant la crise du Covid. Une étude de l’AP-HM en 2019 a montré que la moitié des urgentistes et des internes de France étaient au seuil du burn-out, relève le chercheur. L’année qui vient de s’écouler n’a malheureusement pas arrangé la situation. »

Fort de ces études, la Fédération française études et sports sous-marin (FFESSM) a déjà fait inscrire la plongée bouteille sur la liste des activités sport-santé « depuis février dernier », précise Frédéric di Meglio, le président. Il cite l’exemple de la commune de Miramas, qui subventionne la pratique de la plongée comme « un médicament ». In fine, notre médecin traitant pourrait nous faire une ordonnance pour enfiler palme et combinaison.

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Commentaires

CHRISTOPHE DURAND, le jeudi 10 juin à 10:37

La plongée rembourser par la sécurité sociale 🤔

Pourquoi pas ?